L’Afrique possède 60% des terres arables incultes du monde”. Un potentiel “énorme” pas seulement pour sa propre sécurité alimentaire. Pour cette raison une grande partie du Plan Mattei est consacrée à l’agriculture et à l’eau.
AGI – Le défi auquel le monde est confronté n’est pas d’assurer simplement “de la nourriture” pour tous, mais une bonne alimentation. C’est le message que la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a porté au sommet du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil, à l’occasion du lancement de la nouvelle Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté. L’Italie, a rappelé Meloni, accueille à Rome la Fao, le Pam et le Fida, les trois piliers du pôle agroalimentaire des Nations Unies : elle est donc non seulement un “observateur privilégié”, mais aussi “un protagoniste majeur du chemin commun pour construire des systèmes alimentaires durables, équitables et résilients”.
“Notre expérience nous montre que si nous voulons parvenir à la sécurité alimentaire, nous devons avant tout défendre le droit de chaque peuple et de chaque nation de choisir le modèle de production et le système alimentaire qui plus leur appartient, le mieux adapté à leurs caractéristiques. Chaque nation a ses particularités et ces choix ne peuvent partir que des territoires, des réalités locales, de leurs propres cultures. Une relation plus forte entre les territoires, les personnes et le travail peut nous permettre d’obtenir une alimentation de meilleure qualité et des chaînes de production durables”, a ajouté Mme Meloni, en soulignant que “l’identité est toujours synonyme de richesse”.
Pour Meloni, il n’existe pas “de solutions préétablies et égales pour tous” : “Nous devons construire de nouveaux modèles basés sur les forces et les bonnes pratiques des différents systèmes alimentaires », a-t-elle poursuivi, se disant convaincue du rôle “fondamental” que la recherche peut jouer en ce sens. “Je veux un monde dans lequel la recherche et la technologie ne servent pas à remplacer l’agriculture, mais à garantir des cultures de plus en plus résistantes aux phytopathologies et aux événements naturels extrêmes, et des techniques de culture capables d’améliorer la production et de réduire ses effets négatifs, comme comme une consommation excessive d’eau”.
La cheffe du gouvernement italien a surtout évoqué l’Afrique, “qui possède 60% des terres arables incultes du monde” : un potentiel “énorme”, qui pourrait “non seulement nous permettre de nourrir la population” du continent, mais aussi de contribuer à la sécurité alimentaire des autres régions de la planète. C’est également pour cette raison, a affirmé Mme Meloni “qu’une grande partie du Plan Mattei pour l’Afrique est consacrée à l’agriculture et à l’eau”. Des projets portent déjà leurs fruits en Egypte, en Algérie, au Kenya, en Tunisie, en Ethiopie, en Côte d’Ivoire et au Mozambique, a affirmé Meloni, selon qui il est pourtant nécessaire “de libérer encore plus de ressources”. Meloni a assuré d’avoir évoqué le thème à l’occasion du G20 de Rio de Janeiro, avec le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, et avec le président de la Banque mondiale, Ajay Banga.