Njimogna Loukouman Akim alias Doctor Njim’s, médecin en fin de formation, panafricain, écrivain poète camerounais. Ce Jeune leader du continent est par ailleurs le Président du PASEE, Fondateur du Group Panafricain (The Pan-African Group) et C.E.O. de The Pan-African Magazine une revue panafricaine trimestrielle promouvant l’idéal panafricain. Il est à Cuba dépuis 2012 pour les études de la Médecine. Entretien.
Pourquoi avoir choisi Cuba pour vos études et non un autre pays ?
J’ai toujours rêvé d’être médecin. C’est mon rêve d’enfance. Mais vous le savez comme moi qu’au Cameroun certaines carrières n’ont pas les portes ouvertes à tout le monde. Les concours ne sont pas là généralement pour sélectionner les meilleurs, encore moins les enfants de la classe modeste. C’est une réalité qui ne faut pas cacher.
Après mon baccalauréat je n’avais plus d’expérience pour m’inscrire dans une faculté de sciences biomédicales au Cameroun. J’ai même reçu des encouragements de mon professeur de Mathématiques pour faire plutôt le concours de Polytechnique, j’ai évalué tout mais d’autres aspects qui entre dans le jargon des concours au Cameroun ne m’étaient pas favorable. Voilà pourquoi après mon Baccalauréat j’ai plutôt opté à faire l’architecture en 2010-2011 à l’Institut des Beaux-arts de Foumban, un nouvel établissement universitaire où les gangrène de la corruption n’y règne pas encore, mais pour faute de logistique, j’ai abandonné après le premier semestre. Et puis en 2011 j’ai fait mon entrée à l’ENIEG. Au moment où je me préparais pour mon examen de CAPIEMP l’opportunité est tombée de postuler pour la bourse de coopération cubaine. Je ne me suis jamais intéressé au pays pendant que je faisais mes dossiers. Avec les encouragements d’une cousine et de la famille j’ai fait les dossiers et c’est arrivé que mon nom soit retenu parmi les 4 camerounais qui devraient partir pour le Cuba le 16 août 2012.
Pour résumer, je n’ai pas choisi le Cuba, mais j’ai choisi une carrière, la médecine, qui a toujours été mon rêve. Donc pour moi le pays n’était pas la priorité.
Parlez nous de votre intégration à Cuba notamment les difficultés rencontrées
Arrivée à Cuba la vie n’a pas été facile dans tous les plans. Pour commencer il fallait d’abord apprendre la langue espagnole. Je ne savais aucun mot appart les buenos dias que j’écoutais des élèves de lycée pendant mes études secondaires. Je précise que j’avais plutôt fait allemand en 4ème et 3ème. Pour s’intégrer il fallait commencer par là.
En plus Cuba est un pays sous embargo des États-Unis depuis le 3 octobre 1963. Ce blocus continue et est plus en vigueur jusqu’à nos jours. Donc cela veut dire l’économie était un problème pour nous. J’ai passé des semaines avec les larmes aux yeux parce que la vie n’était pas pas facile. Tout était bouleversé dans ma vie. Les aliments etaient autres choses, des personnes venant de plus de 40 pays africaines et 50 pays du monde tout entier. Il fallait faire des effort pour s’adapter.
À partir de 2013, j’ai appris à accepter les difficultés économiques, la distance avec les personnes que j’aime et je me suis donc fait une nouvelle vie parmi les étudiants du monde entier.
Quel est le regard et la valeur qu’on accorde aux Africains dans ce pays ?
L’Afrique et le Cuba ont une amitié très forte. Bien que ce ne soit pas tous les pays africains, mais Cuba est un pays solidaire et ce avec tous les peuples du monde voir même avec les États-Unis (peuple). Les africains sont respectés comme tout le monde, mais ils existe toujours des personnes qui ont d’autres regards qui ne sont pas toujours positifs envers un certain groupe de personnes. Mais croyez-moi lorsque vous rester dans les normes du pays vous êtes bien traité. Ce que j’ai appris à Cuba des relations humaines, je doute que je l’aurai appris ailleurs. En plus à travers de nos différentes organisations et surtout l’Union des Étudiants Africaines qui a beaucoup travailler dans la vente de l’image de notre cher continent et a fait en sorte que les étudiants venant des autres horizons apprennent de notre culture et surtout apprennent à nous respecter. Je peux vous assurer qu’avant 2012, il existait encore un groupe des personnes qui ignoraient beaucoup sur l’Afrique. Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas.
Nous sommes respecté, et considéré même l’un des groupes des étudiants bien préparés et en très bonne relation avec le Cuba.
Voilà pourquoi par exemple la graduation de 2019 dans mon université sera dédiée à Nelson Mandela, un honneur pour les africains.
En tant qu’africain comment parvenez-vous à vous en sortir dans ce pays
C’est difficile de s’en sortir. Économiquement c’est pas facile. Mais grâce aux compléments de bourse du gouvernement camerounais, bien avec des difficultés pour y recevoir à temps, nous parvenons à subvenir à nos besoin élémentaire.
Avec le blocus tout est cher à Cuba, donc même quand on a un peu d’argent il faut être très organisé et intelligent pour ne pas le gaspiller dans des futilités. Surtout pour un camerounais qui reçoit son complément de bourse plutôt à la fin de l’année. Certains étudiants africains font dans le commerce, c’est à dire l’achat et vente des articles électroniques(téléphone, laptop, etc). Mais toutes ces activités sont strictement interdites par les lois cubaines. En ce qui concerne les études, il suffit de s’y appliquer, et l’on s’en sortira bien.
Vous êtes également actif dans d’autres activités. Dites nous comment vous parvenez à concilier ces multiples activités..
Quelques soit ce que l’on fait, l’organisation de son temps est importante. J’ai beaucoup investi mon temps dans les mouvements estudiantins depuis mon arrivée à Cuba, où nous avons travailler pour l’installation dans tout Cuba de l’Alliance Panafricaine de Santé et l’Union des Étudiants Africaines à Cuba. Avec ces activismes je me suis toujours bien en sorti dans mes diverses évaluations. Tout dépend de la conviction, la confiance en soit et l’organisation du temps.
Les africains sont-ils les bienvenus à Cuba ?
Comme je l’ai dit ci haut, les africains sont les bienvenus à Cuba, ainsi que tout les peuples du monde. Un exemple c’est que j’ai rencontré les citoyens des États-Unis, d’Israël et même européens. Donc Cuba est un pays solidaire et internationaliste.
Pensez-vous retourner en Afrique qui a besoin de ses cerveaux pour son développement ?
J’ai dans mes ambitions et rêves, faire des grandes réalisations pour mon continent, et pour cela il faut bien se préparer. Je suis l’une des personnes qui lutte contre la fuite des cerveaux de notre continent (cf Des vérités sincères).
Je reviendrai en Afrique pour un apport consistant dans son développement, c’est un devoir pour moi.
Quels sont vos projets aujourd’hui ?
C’est une question très importante. Depuis quelques mois déjà j’ai fait partie d’un projet d’installation d’une organisation non gouvernement avec un groupe des jeunes Camerounais dynamique qui travaille déjà dans l’assistance sanitaire, éducatif et environnemental. Cette ONG au nom du Programme d’Appui à la Santé, l’Education et l’environnement (PASEE) compte apporter dans ses limites une assistance dans les trois domaines cités aux populations du Caneroun. En plus de cela je pense apporter personnellement un peu de mon expérience et connaissances à l’amélioration du système de santé du Cameroun, tout en réalisant des séances d’éducation, de conférence et séminaires ou l’impact pourra diminuer de manière considérable certaines maladies dont notre peuple est susceptible dans l’actualité. Ces actions doivent aller en parité avec l’implémentation des Objectifs de Développement Durable de l’ONU et les aspirations de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Toutes ces activités seront couronnées par mon activisme dans l’organisation dont nous sommes entrain d’installer en Afrique, l’Alliance Panafricaine de la Santé qui aura sa première assemblée continentale à La Havane le 22 juillet 2019. Quelques soit l’issue de cette assemblée, je serais disposé à apporté jusqu’à la limité du possible à cette organisation continentale dont nous aspirons faire d’elle une structure qui assistera nos pays en cas d’épidémie ou de désastre.
Quels conseils aux autres jeunes africains qui seraient tentés par une aventure à Cuba ?
L’aventure dans le pays du Commandant en chef Fidel Castro Ruz est pour moi une expérience inoubliable et très importante dans ma formation comme être humain. Pour ceux qui veulent grandir psychologiquement, idéologiquement et scientifiquement, je les conseillerais d’y penser à faire leurs études universitaires dans cette merveilleuse île. Toutefois être conscients de la vie financière difficile imposé par le blocus.
Entretien avec Ericien Pascal Nguiamba
L’Afrique a besoin de chacun de nous. Et la jeunesse est sa meilleure potentialité.