Il a été ambassadeur de France au Mali de 2002 à 2006, Ambassadeur de France au Congo de 2006 à 2009 et Ambassadeur de France au Sénégal de 2010 à 2013. Nicolas Normand a également occupé le poste de Directeur international de l’Ihedn, l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale. Il est aujourd’hui consultant, conférencier, vice-président de l’association « Les amis du Mali-Feriya-Sira » et assesseur à la Cour nationale du Droit d’Asile (CNDA).Nicolas Normand a publié des articles sur l’Afrique dans des revues de diplomatie, de Culture générale ou de sciences politiques. Et chez Eyrolles, il a publié l’ouvrage «Le Grand Livre de l’Afrique». Il a accepté de répondre aux questions de Afriquepremiere.net. Entretien.
Excellence, de quoi parle exactement le « Grand Livre de l’Afrique ?
Difficile de répondre brièvement ! Le livre analyse la situation actuelle de l’Afrique au sud du Sahara, aussi objectivement que possible, en faisant le point des études et théories.
Quel a été le but visé par la production de cet ouvrage ?
le but était de clarifier pour moi même et surtout les lecteurs ces questions complexes et souvent mal connues ou mal comprises .Car les sociétés africaines ne sont souvent pas ce qu’elles paraissent être ou même disent être. Il faut une étude anthropologique, historique, sociologique etc …Mon originalité est de sortir du cadre traditionnel et diplomatique pour faire appel aux sciences sociales les plus pertinentes, y compris par exemple l’ethnopsychiatrie.
c’est votre unique ouvrage ?
C’est mon seul livre, écrit en 3 ans de recherches, mais j’ai écrit de nombreux articles, des que j’ai retrouvé ma liberté d’expression, à ma retraite. Mon dernier poste à l’ihedn m’a mis en contact avec les chercheurs et thînk tanks.
Après avoir été ambassadeur en Afrique dans quel pays officiez-vous aujourd’hui ?
Aujourd’hui je suis à Paris et juge assesseur à la cour nationale du droit d’asile (instance d’appel).Et je suis aussi conférencier ou professeur. Je retourne en Afrique environ 4 fois par an où je fais aussi des conférences ou formations.
Quels sont les pays du continent qui vous ont le plus marqué ?
Le pays qui m’a le plus marqué est le Mali, pour son histoire, ses populations, son devenir. Mais je m’intéresse aussi aux autres régions d’Afrique sans exception.
A votre avis quelle solutions pour le développement du continent ?
Le plus long est la solution pour le développement, que je traite assez à fond dans le livre : capital humain : pouvoir éducatif, démographie adaptée aux capacités d’absorption ;institutions encourageant l’activité économique par la confiance, l’ouverture (pas le monopole d’un clan) et la stabilité. Le traitement de la sécurité nécessite de renforcer les fonctions régaliennes : armées, police, justice et de pouvoir contrôler tout le territoire ; il faut aussi renforcer les ressources de l’état par la fiscalité, ce qui suppose de réduire le secteur informel ; la question de la citoyenneté est fondamentale, avec redistribution et services réellement rendus à la population. Ceci suppose aussi une exemplarité des dirigeants.
Entretien avec Ericien Pascal Nguiamba