Ils viennent de participer à un forum national autour du thème « Rompre le silence sur les avortements clandestins », organisé par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement(REMAPSEN), section du Cameroun. La cérémonie d’ouverture était présidée par Felix Zogo, Secrétaire Général du Ministère de la Communication, Représentant du Ministre. En présence du Coordonnateur national du REMAPSEN, Jules Elobo. Contexte, objectif et résultats de cette imitative qui intervient au moment où les experts en Droit de la Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR) indiquent que 25 millions d’avortements non sécurisés sont pratiqués chaque année dans le monde.
L’objectif général de ce forum, qui a lieu lieu le 15 mars 2021 à Yaoundé, était de promouvoir les droits humains et leurs impacts sur la mortalité évitable à travers la diffusion qualitative et quantitative de l’information sur les droits de la santé sexuelle et reproductive dans le DSSR. Ce forum avait également entre autres objectifs, de mener des plaidoyers auprès des autorités gouvernementales afin de les amener à harmoniser l’ensemble des lois de telle sorte qu’elles soient conformes avec l’article 14(2)© du protocole de Maputo ratifié par le pays ; sensibiliser, former les professionnels des médias, les juges, les avocats, les parlementaires et les personnes chargées de l’application des lois, les leaders religieux sur la question des avortements sécurisés ; s’assurer que les femmes ont accès à des procédures légales en toute sécurité ; contribuer à briser les tabous et de nombreuses considérations négatives autour des avortements sécurisés.
Ce forum organisé sous le thème « Rompre le silence sur les avortements clandestins au Cameroun » a permis aux participants, surtout les journalistes, d’être édifiés sur des thématiques diverses animées par des experts venus du ministère de la Justice ; du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille ; de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun, de la société civile.
En rappel, au Cameroun le taux de mortalité maternelle reste élevé, car estimé à 782 pour 100.000 naissances vivantes. L’OMS estime que les complications des avortements sont responsables de 13% des décès maternels. C’est donc dans ce contexte que IPAS, qui est particulièrement bien placé pour contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et la morbidité liées aux avortements pratiqués dans des conditions dangereuses dans ces pays, en mettant l’accent sur assurer l’accès des femmes et jeunes(15-24 ans) aux sons complets d’avortement, a signé un partenariat avec le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement(REMAPSEN), pour mener une campagne de communication dans les médias africains membres de 10 pays d’Afrique francophone dont le Cameroun. Cette campagne vise à fournir des informations de qualité dans les médias, sur le cadre légal de l’accès au Planning familial et à l’avortement sans risque dans le strict respect des lois du pays. Mais aussi, mener un plaidoyer pour que les engagements pris dans le protocole de Maputo soient entièrement appliqués et promus sans aucune restriction.
Bon à savoir, les avortements non sécurisés constituent une réelle préoccupation dans le monde et en Afrique, en raison de l’ampleur du phénomène. Selon les experts en Droit de la Santé Sexuelle et Reproductive(DSSR), 25 millions d’avortements non sécurisés sont pratiqués chaque année dans le monde et la moitié (97%) de ces avortements ont été pratiqués dans les pays en développement dont l’Afrique. Entre 2015 et 2019, une moyenne annuelle de 73,3 millions d’avortement provoqués a été enregistrée dans le monde et presque tous les cas d’avortement à risque avaient été réalisés dans les pays en développement dont l’Afrique où le problème se pose avec acuité. Les experts renseignent qu’au moins 6 millions de femmes interrompent leur grossesse dans des conditions dangereuses en Afrique et que plus de 9 femmes sur 10 en âge de procréer vivent dans des pays dont la législation en matière d’avortement est restrictive. Seulement 1 avortement sur 4 est pratiqué dans des conditions de sécurité, malgré l’existence des textes de références aux niveaux international et régional sur les droits sexuels et reproductifs.
Ericien Pascal Nguiamba