Le Festival national Ndop, Dérivés et Accessoires(FENDA) se tiendra au parc de loisirs de la ville de Bafoussam dans la région de l’ouest du pays, à 295 km de la capitale politique Yaoundé. Son objectif est de redonner au Ndop (Ndap, Njap, Ndekon, Ntiéya, Nkueh…), tissu emblématique, spirituel, rituel et cosmogonique, patrimoine national, ses lettres de noblesse. Zoom sur cet évènement organisé par l’Association Kotchink sous le thème « Le Ndop comme tissu de révélation de l’histoire et de la culture africaine ».
Le FENDA se veut une rencontre annuelle des amoureux du textile Ndop et assimilés. Une occasion offerte pour la promotion et la valorisation des textiles Ndop, Nnem, Nso, … et tout autre textile ayant un rapprochement structurel et/ou linéaire avec le Ndop. Selon Edith Flore Mipo Tchinkou architecte de profession et organisatrice de ce festival, son objectif global est de « cultiver et manifester la fierté identitaire africaine ». Le festival vise également, ajoute-t-elle, des objectifs secondaires à savoir, Redécouvrir l’éducation de la femme et de la jeune fille ; Dynamiser la scène culturelle et participer au développement socioéconomique. Et des objectifs collatéraux à savoir, Découvrir le savoir ancestral et le transmettre ;Mettre en exergue le rôle fondamental de la femme dans le processus de fabrication de ce tissu patrimonial ; Revisiter l’itinéraire du Ndop afin d’assurer la sauvegarde de ce patrimoine millénaire ; Identifier les pictogrammes du Ndop et procéder à une catégorisation ;Etablir les différents liens entre le Ndop et les autres textiles artisanaux africains ;Attirer l’attention des africains en général et des camerounais en particulier sur leurs mœurs en décadence ; Sensibiliser et conscientiser la jeunesse sous l’influence des dérives sociales ; Favoriser le développement touristique culturel durable, ainsi que la rétention de la clientèle touristique ;Produire les documents pélagiques sur les éléments de la culture en général, et le Ndop en particulier ;Œuvrer pour l’enregistrement du Ndop comme indication géographique au niveau de l’OAPI et ensuite pour son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO ; Faire du FENDA un salon professionnel qui rassemblera les professionnels du continent et d’ailleurs afin donner au Ndop une image à l’exemple du Faso Dan Fani du Burkina Faso.
En terme d’innovations, le comité d’organisation est en train de travailler avec le Ministère du Tourisme et des Loisirs pour établir un circuit touristique allant de la forêt sacrée du Palais royal Batoufam jusqu’au village du festival, en passant par des sites marquants de la valorisation du patrimoine culturel. A cette occasion, les Baka seront de la partie pour le renforcement de la forêt sacrée de Batoufam, ce qui sera un point de départ pour la revitalisation des forêts de la Région de l’Ouest en général. Le Comité d’organisation a également lancé un concours textile qui vise à valoriser le Ndop sans le désacraliser. Un atelier de dessins et de peinture est aussi prévu pour les enfants du primaire. Il sera animé par l’artiste international Alioum Moussa infographiste et illustrateur de formation, originaire du Nord du Cameroun qui veut partager son savoir-faire avec les tous petits.
Pour cette deuxième édition, le FENDA essayera donc d’apporter des solutions pour la revalorisation du Ndop à travers deux jours de conférences sous les thèmes suivants : « le patrimoine Ndop : conservation, préservation, diffusion, et transmission » le 17 novembre et « le Ndop, du cultuel au culturel : questionnement autour de la vulgarisation d’un label identitaire » le 18 novembre. Il y’aura aussi un défilé de mode pour le titre de meilleur styliste FENDA 2022 et un Concours de beauté et de connaissances ancestrales. Le FENDA est ouvert à tous les amoureux de la culture en général, et du Ndop en particulier. Mais aussi aux différents acteurs du monde de la culture, les associations et autres. Environ 8 000 (huit mille) personnes sont attendues au village du festival.
Ericien Pascal Nguiamba Bibiang