Le 10 juillet 2022, 49 soldats ivoiriens avaient été capturés Bamako au Mali, puis inculpés mi-août de « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat ». Bamako accuse ces soldats ivoiriens d’avoir voyagé sous de fausses identités et avec des armes sans que les autorités n’aient été informées. Trois femmes ivoiriennes appartenant à ce groupe de militaires ont ensuite été libérées à la mi-septembre à la suite de médiations. Les 46 militaires ivoiriens qualifiés de « mercenaires », ont été condamnés vendredi 30 décembre 2022 à 20 ans de prison pour « attentat et complot contre le gouvernement » et « atteinte à la sûreté extérieure de l’État ». Les 3 femmes libérées ont écopées de la condamnation à mort par contumace et ce, avant même l’expiration de l’ultimatum fixé au 1er janvier 2023 par les chefs d’État ouest-africains à la junte malienne pour les libérer. Une décision judiciaire qui vient créer une énorme brouille dans les rapports diplomatique entre Alassane Ouattara et Assimi Goïta.
Cette condamnation des soldats ivoiriens par le gouvernement de transition malien, vient aussi mettre le feu dans la coopération entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Une énorme brouille entre Bamako et Abidjan qui pourtant assure que ces soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération. En début décembre à Abuja au Nigeria, les dirigeants ouest-africains réunis en sommet sans le Mali, avaient exigé que les soldats soient libérés avant le 1er janvier 2023, sous peine de nouvelles sanctions. Le 22 décembre, une visite à Bamako d’une délégation officielle ivoirienne s’est déroulée dans un esprit « fraternel ». Elle s’est conclue par la signature d’un mémorandum, le ministre ivoirien de la Défense soulignant que l’affaire était « en voie de résolution ». Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop avait parlé devant la presse d’un « incident malheureux », tandis que le ministre ivoirien de la Défense a évoqué un « malentendu ».
L’ONU qui a reconnu des « dysfonctionnements » dans ce dossier dans une note adressée au gouvernement malien, a admis que « certaines mesures n’ont pas été suivies ». A Abidjan, la présidence ivoirienne avait également reconnu en septembre « des manquements et des incompréhensions ». Des propos qui vont dans le sens de l’apaisement. C’est donc une grande brouille qui s’est installée entre Abidjan et Bamako avec la condamnation de ces soldats ivoiriens. Alassane OUATTARA le Chef de l’Etat ivoirien ne ménagera sans doute aucun effort pour la libération de ces soldats actuellement dans les griffes d’Assimi Goïta à Bamako.
Avec AFP