L’Ambassadeur du Next Einstein Forum, NEF, au Cameroun parle des retombées de la toute première Semaine Africaine des Sciences, organisée dans trois villes Camerounaises, du 27 au 30 juin 2017, en collaboration avec les champions locaux de la science et de la technologie, et avec le soutien des universités locales et des secteurs public et privé.
Quel bilan faites-vous, en termes du taux de participation des personnes ciblées, lors de Semaine Africaine des Sciences qui vient de s’achever au Cameroun?
Je dirai que l’événement a été très bien suivi par les jeunes âgés de 15 à 35 ans que nous avions spécialement ciblés. J’ai été ému par leur passion incroyable pour STIM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques), malgré la forte pluie qui aurait pu les empêcher d’assister aux trois jours de l’événement. C’est cette même passion que je veux continuer à inspirer et à nourrir parce que l’avenir du Cameroun que nous désirons est entre les mains de ces jeunes. Nous devons donc continuer à susciter les flammes de curiosité qui leur permettront de proposer des innovations et des solutions significatives à certains des problèmes qui affligent nos communautés.
Il était prévu des séances passionnantes avec des activités spécifiques, conçues pour permettre aux citoyens de s’engager dans les sciences et rencontrer des scientifiques. Cet objectif a-t-il été atteint ?
Oui, cet objectif a été atteint. Nous avons eu une liste incroyable de conférenciers comme James Ntui qui est le responsable informatique de Addax Petroleum Company of Cameroon, un ingénieur de base lui-même et défenseur de STIM, nous avons eu le Dr Alexander Bede, Ingénieur et Entrepreneur avec une vaste expérience dans les paiements mobiles, Services de paiement et le secteur du commerce électronique ainsi que d’autres médecins et entrepreneurs universitaires. L’objectif était d’intégrer le milieu universitaire et industriel pour une collaboration accrue et une meilleure compréhension en vue de combler le fossé existant actuellement entre les deux.
Qu’en est-il du taux d’adhésion des acteurs dans l’ensemble des 13 pays africains qui ont eu le privilège d’être retenus pour accueillie cette première édition -on peut dire expérimentale- de la Semaine africaine des sciences ?
Le niveau de participation dans chacun des 13 pays africains choisis pour cette première édition était vraiment phénoménal. J’ai vu les images sur les médias sociaux pour les événements en Afrique du Sud, au Kenya, au Nigéria, en Côte d’Ivoire, au Rwanda, etc. et ils soulignent tous le fait que ce fut un énorme succès et un pas en avant pour le progrès dans le continent.
Peut-on dire que le principal enjeu qui était de créer une communauté de chercheurs sur le continent a été atteint?
L’objectif de la Semaine africaine des sciences n’est pas nécessairement de créer des communautés de recherche autour de l’Afrique (même si ce serait certainement l’un des résultats), mais plutôt de promouvoir les STIM en montrant aux jeunes le potentiel qu’ils offrent tout en les encourageant à poursuivre ces domaine (en particulier pour les filles). Tous les pays qui ont pu passer de la pauvreté à la prospérité ont fait des STIM leur priorité et ont investis de manière significative dans la recherche et le développement. Ainsi, grâce à cette première version de la Semaine africaine des sciences, notre objectif était de créer cette sensibilisation et d’impliquer le secteur public et le secteur privé dans ce mouvement que nous avons réalisé dans une large mesure.
Quelles sont les stratégies envisagées pour pérenniser votre projet qui ambitionne de couvrir les 54 pays africains à l’horizon 2020 ?
Grâce à ses partenariats solides avec les organismes scientifiques existants et à la mise en commun des ressources, le NEF sera en mesure d’exécuter un programme véritablement significatif et durable qui encourage l’entrée et la rétention dans les domaines STIM dans tous les 54 pays africains d’ici 2020.
Avez-vous un message à l’endroit des jeunes que le NEF encourage à s’engager dans des études scientifiques ?
J’aimerais dire aux jeunes du Cameroun qu’il n’y a jamais eu de meilleur moment pour vivre qu’aujourd’hui. Indépendamment des choses chaotiques qui se déroulent dans le monde et même dans le pays, il y a de grandes promesses pour l’avenir avec beaucoup d’espoir. Nous ne sommes peut-être pas là où nous voulons être aujourd’hui, mais les bonnes nouvelles sont que nous pouvons nous réunir et grâce à notre travail acharné, des partenariats stratégiques et des collaborations, nous pouvons collectivement créer l’avenir que nous désirons. Cela ne peut se produire que si nous avons beaucoup plus de personnes qui s’impliquent dans les champs STIM parce que cela constitue une source d’innovation. Nous devons avoir plus de jeunes qui proposent des solutions aux problèmes qui touchent tant nos communautés. Nous devons avoir plus de jeunes chercheurs qui mettent leur cerveau à travailler sur les maladies infectieuses, Big Data, la physique quantique, etc. Nous devons préparer plus de jeunes a créer des entreprises, créer des emplois et représenter le Cameroun sur la scène mondiale. Nous pouvons réaliser la vision 2035, mais notre travail commence maintenant.
Propos recueillis par MNG