Face à la presse nationale et internationale le 10 septembre 2024 au Centre des Opérations des Urgences de Santé Publique (CCOUSP) à Yaoundé, le ministre de la santé publique, le Dr Manaouda Malachie a fait le point de la situation épidémiologique du Mpox et des autres urgences de santé publique. Ce qu’il faut savoir.
Le Mpox est un virus initialement présent chez l’animal, notamment chez des rongeurs en Afrique, et qui circule désormais chez l’être humain. On parle ainsi de zoonose émergente. Les premiers symptômes de Mpox sont la fièvre, des douleurs musculaires, une fatigue. Puis une éruption cutanée étendue apparaît (macules, papules puis pustules). Le diagnostic de Mpox est posé grâce à un test biologique (PCR).
La transmission du virus Mpox se produit lorsqu’une personne entre en contact avec un animal, un être humain ou des matériaux contaminés par le virus. Le virus pénètre dans l’organisme par une lésion de la peau (même non-visible), des voies respiratoires ou des muqueuses.
Il faut noter que n’importe qui peut attraper cette maladie. Le virus se propage par les personnes (contact physique, baiser, relations sexuelles), les animaux (chasse, dépouillage, cuisson), les matériaux (aiguilles, textiles ou draps contaminés), les femmes enceintes, qui peuvent transmettre le virus à leur enfant à naître. Si l’on a été contaminé par le virus de la variole simienne, il est conseillé de prévenir toute personne avec laquelle l’on a été en contact récemment et de rester chez soi jusqu’à ce que toutes les croûtes soient tombées et qu’une nouvelle couche de peau se soit formée. Il est aussi conseillé de couvrir les lésions et de porter un masque bien ajusté lorsqu’on est en présence d’autres personnes. Il faut également éviter les contacts physiques.
Depuis la résurgence de cette maladie en avril 2024, le Cameroun a enregistré 46 cas suspects de Mpox, dont six confirmés, avec deux décès signalés. Bien que l’épidémie ne soit pas liée à la nouvelle souche plus virulente (Clade I B), le Ministre de la Santé publique le Dr Manaouda Malachie a mis en garde contre toute complaisance, appelant à une vigilance renforcée et à la coopération de tous pour contenir cette menace.
Le Mpox a été déclaré Urgence de Santé Publique de Sécurité Continentale par le Centre Africain de Contrôle des Maladies,(CDC), en août 2024,puis, urgence de santé publique de portée internationale par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En réponse à l’épicentre de l’épidémie en République Démocratique du Congo(RDC), les autorités camerounaises ont renforcé la surveillance, la vaccination et les mesures de sensibilisation pour prévenir une éventuelle flambée locale.
Le ministre de la santé publique a également fait le point sur d’autres maladies notamment la COVID-19, dont 300 cas ont été enregistrés et aucun décès, depuis le début de l’année 2024.
Quant à la diphtérie, la coqueluche, ces maladies n’ont pas encore connu une flambée. Pour ce qui est de la Fièvre Jaune, l’on signale 5 cas dans certaines régions, ainsi que 708 cas de rougeole confirmés dans les régions du Centre, du Nord, de l’Extrême- Nord, du Littoral et de l’Ouest.
Face aux inondations qui ont fait 35.000 ménages sinistrés dans le Nord et l’Extrême-Nord du pays, des mesures en termes de renforcement de la surveillance, de sensibilisation de la population, d’approvisionnement en eau potable et en intrants, et le renforcement des interventions d’hygiène et d’assainissement sont mises en œuvre rassure le Ministre de la santé.
Ericien Pascal Nguiamba