Le budget de l’Etat du Cameroun pour l’année 2021 est de 4.865,2 milliards de FCFA en recettes et en dépenses. Il a été lancé en grande pompe le 12 janvier 2021 dans la ville d’Ebolowa (Région du Sud), au cours d’une cérémonie présidée par Louis Paul MOTAZE, le puissant et influent Ministre des Finances, un proche de Paul Biya, le Président de la République. Il a dévoilé les priorités du gouvernement afin de continuer à améliorer les conditions de vie des populations. Le récit de notre envoyé spécial.
Le budget de l’Etat du Cameroun pour l’année 2021 est de 4.865,2 milliards de FCFA en recettes et en dépenses, dont 4.670 milliards de FCFA pour le budget général et 195,2 milliards de FCFA pour les 12 comptes d’affectation spéciale. On note que ce budget augmente ainsi de 232,5 milliards de FCFA (5%) par rapport au montant de la Loi de finances rectificative 2020 qui était de 4 632,7 milliards de FCFA.
Les priorités sont les actions qui soutiennent une croissance forte et inclusive. Cette croissance facilite la création des emplois et la réduction de la pauvreté. En 2021, afin de continuer à améliorer les conditions de vie des populations, le gouvernement a plusieurs priorités dans la consolidation de la paix, l’agriculture, les infrastructures, l’éducation, la santé, l’eau, l’industrie, l’économie numérique, etc… Le gouvernement envisage ainsi la réalisation du Plan Présidentiel de Reconstruction et de Développement des Régions affectées par les crises sécuritaires ; l’achèvement de tous les grands projets de première génération ; l’accélération de la décentralisation ; la relance de l’activité économique à travers notamment, l’allègement de la charge fiscale des entreprises affectées par le Coronavirus ; la poursuite de la mise en œuvre du Plan de Riposte contre le Coronavirus et ses répercussions économiques et sociales ; la promotion de la politique d’import-substitution par la mise en œuvre du Plan de soutien à la production et à la transformation locale des produits de grande consommation. Sans oublier la poursuite de la mise en œuvre du Plan Triennal Spécial Jeunes ainsi que la poursuite de la mise en place de la couverture santé universelle.
Il faut relever quelques chiffres clés dans ce budget 2021. En effet, on observe par exemple que le compte d’Affectation Spéciale pour la lutte contre le coronavirus (CAS COVID) est de 150 milliards dont 50 milliards pour le Plan de relance de la production locale des produits de grande consommation. Quant aux secteurs sociaux, ils bénéficient d’une enveloppe de 997,9 milliards de FCFA soit 21,36% du budget général. Environ 590 milliards de FCFA sont consacrés à la décentralisation, soit 18% des recettes de l’Etat. Le montant transféré directement aux collectivités territoriales décentralisées est de 232,7 milliards de FCFA. Par ailleurs, Près de 472 milliards de FCFA sont alloués aux questions de sécurité.
Il faut noter qu’à la suite de la cérémonie protocolaire, des exposés techniques ont été faits par de hauts responsables des Ministères en charge des finances, de l’économie et des marchés publics, pour apporter un début de réponses aux interrogations des acteurs et intervenants. Ces Exposés techniques portaient sur la circulaire d’exécution du budget, les principales innovations fiscales et douanières, le Budget d’Investissement Public et les mesures d’optimisation de la mise en œuvre du code des marchés publics.
Pour Louis Paul MOTAZE, justifiant sans doute le choix porté sur la région du Sud, dont il est originaire, pour abriter la cérémonie de lancement du budget 2021, « Les ambitions que la Loi de finances 2021 nourrit en matière de recettes interpellent particulièrement la Région du sud en raison du privilège qu’elle a de disposer à elle-seule de trois ouvertures sur les pays voisins, avec pour corolaire d’importants mouvements des personnes et des biens. La responsabilité du Ministère des finances en général et des services de Douanes en particulier dans de pareilles zones frontalières est de protéger notre espace économique national et de procéder au recouvrement des ressources pour permettre à l’Etat d’honorer ses engagements vis-à-vis de ses divers créanciers ». Malheureusement, il ressort des rapports et des informations de terrain que les services de Douanes placés dans les frontières avec le Gabon et la Guinée Equatoriale, font régulièrement l’objet de pressions, d’intimidation, de persécution voire d’obstruction dans l’exercice de leurs fonctions, limitant ainsi leurs capacités de recouvrement et de participation aux objectifs assignés à la Direction Générale des Douanes dans le cadre des lois de finances successives. Des comportements malsains et non productifs que le Ministre des finances s’engage à combattre avec force.
Ericien Pascal Nguiamba envoyé spécial