Rawul Simplice Minlo , un ancien journaliste de la radio nationale, actuellement Chef de Département Communication au Port Autonome de Douala vient de relancer le débat au moment où s’achève « la semaine des icônes de la crtv », une initiative du nouveau Directeur Général de la Radio télévision nationale du Cameroun qui pendant une semaine a fait revenir à l’antenne les anciens de l’office.
« La semaine des icônes de la CRTV prend fin ce dimanche, sauf erreur de ma part, ce sera avec un autre mbobog(une autorité au plan traditionnel ndlr) à la présentation de « Dimanche midi ». Antoine Marie Ngono. Cette semaine est venue mettre au goût du jour, l’incongruité de certains textes qui régissent le secteur, Ô combien sensible et délicat des médias. Et en l’occurrence les médias de service public ( MSP) et le décret n° 75/769 du 18 décembre 1975, portant statut particulier du corps des fonctionnaires de l’information. Parce que relevant également du statut général de la fonction publique, plusieurs journalistes des MSP de talent se sont retrouvés à la retraite à l’âge où ils avaient encore à tout à donner. 55 ans…La particularité de leur statut aurait pourtant voulu qu’ils poursuivent leur activité au-delà de 55 ans. 60, voire 65 ans. » écrit l’ancien journaliste de la crtv radio dans une tribune. Pour Rawul Minlo, « Le plus beau métier du monde, métier des seigneurs a ses particularités, ses spécificités qui ne s’accommodent nullement de celles d’une administration classique. Une véritable hérésie, héritée du modèle français que celle d’avoir arrimé le statut des journalistes à celui des fonctionnaires. Je pense qu’on aurait pu faire autrement, même dans la volonté affirmée du politique de tenir les historiens du présent en bride.
Comme les médecins, les enseignants et bien d’autres métiers, aller à la retraite à 55 ans pour les journalistes est un véritable gâchis. » Selon lui, « Le Ghana et bien d’autres pays profitent aujourd’hui de nos ingénieurs agronomes partis à 55 ans. Certains m’intenteront un procès en jeunisme. En journalisme, c’est le talent qui milite pour vous et non l’âge. Il faut pouvoir se faire une place parmi les dinosaures et les bousculer par ses seules capacités. »
La conclusion de Rawul Minlo sonne alors comme une véritable interpellation des décideurs et dirigeants du pays : « Je crois qu’en regardant et en écoutant la CRTV aujourd’hui, on peut aisément se rendre compte que ceux qui sont partis nous manquent. Enormément. C’EST MON AVIS. » dit l’auteur de l’ouvrage « Cameroon Radio Télévision, un grand malade? Diagnostic fonctionnel de l’audiovisuel public ».
C. Laure Kiahi