Souffrant du diabète, le colonel-major Issiaka Ouattara – dit « Wattao » – est mort dimanche 5 janvier 2020 à New York où il était soigné depuis plusieurs semaines, selon nos confrères de Jeune Afrique. Qui était réellement cet ancien Commandant de la Garde Républicaine ivoirienne ?L’ancien commandant de la Garde républicaine avait été évacué aux États-Unis le 13 décembre 2019, accompagné de plusieurs membres de sa famille. Il souffrait d’un diabète avancé, détecté très tardivement, et était soigné dans un établissement spécialisé de New York. C’est dans cette ville qu’il est décédé dimanche 5 janvier en début de soirée, a appris Jeune Afrique de sources sécuritaires. Fin décembre, la rumeur de sa mort avait déjà enflammé la toile ivoirienne.
Malgré sa maladie, Wattao avait été promu colonel-major le 18 décembre 2019. En mars 2019, il avait quitté son poste à la garde républicaine pour le commandement des unités rattachées à l’état-major général des armées. Un maroquin prestigieux, mais coupé des troupes.
Issiaka Ouattara était le plus célèbre des anciens commandants de zones, les principaux chefs de la rébellion des Forces nouvelles (FN). Sa carrure imposante (1,90 m) et ses dents du bonheur étaient connues de tous les Ivoiriens. Charismatique, « bling-bling », affublé de nombreux surnoms – « whisky », « Saha Bélé-Bélé », (« gros serpent », en malinké) -, Wattao a longtemps défrayé la chronique.
L’un des maîtres de Bouaké
En 1999, ce Koulango originaire de Doropo, une commune située dans l’extrême nord-est du pays, avait été arrêté après le coup d’État du général Robert Gueï. Deux ans plus tard, il s’exile au Burkina Faso, d’où sera créée la rébellion.
Wattao deviendra l’un des maîtres de Bouaké, sa capitale. Il dirige le bataillon Anaconda, puis deviendra chef d’état-major adjoint des Forces armées des FN. En 2008, il remplace Zacharia Koné en tant que comzone de la zone Centre-Ouest. C’est de cette région qu’il mènera, en 2011, en pleine crise postélectorale, l’une des offensives sur Abidjan.