Le Ministre Camerounais du Travail et de la Sécurité Sociale, Grégoire OWONA a pris part, à Addis ABEBA en Ethiopie, aux travaux de la Troisième Session du Comité Technique Spécialisé de l’Union Africaine relatif au Développement Social, le Travail et l’Emploi (CTS-DSRE). C’était du 1er au 5 avril 2019. Le Point de ces importants travaux.
Ces assises tripartites qui se sont déroulées du 1er au 5 avril 2019 au siège de l’Union Africaine (UA) avaient pour thème «Éradication de la pauvreté par des investissements stratégiques aux niveaux national et régional en faveur du développement social, du travail et de l’emploi en Afrique ». Cette réunion à laquelle ont pris part les gouvernements, les partenaires sociaux et les organisations internationales régionales et mondiales et diverses associations étaient structurée en deux phases, à savoir : les travaux d’Experts et la session ministérielle.
Les participants à la réunion ont noté que l’élimination de la pauvreté est au cœur de l’Agenda 2063 de l’UA et de son premier Plan décennal de mise en œuvre. L’aspiration 1 de l’Agenda vise «Une Afrique prospère fondée sur une croissance inclusive et un développement durable», en mettant fin à la pauvreté, aux inégalités de revenus et de chances. Un défi majeur pour les politiques et les décideurs africains. Les participants à la réunion ont en outre observé que les filets de sécurité sociale en Afrique sont devenus un élément central des stratégies de développement visant à lutter contre l’extrême pauvreté en Afrique, avec l’introduction de programmes de transferts monétaires, conditionnels et inconditionnels, permettant à de nombreuses personnes et ménages de sortir de la pauvreté en augmentant la sécurité alimentaire, en scolarisant les enfants ou en développant les activités rémunératrices.
Force est de constater qu’en Afrique, l’incapacité des économies à créer des emplois rémunérateurs est un facteur qui aggrave indistinctement les niveaux de pauvreté. Dans un contexte de chômage élevé, en particulier chez les jeunes, et de taux de sous-emploi plus élevé, marqué par un taux de pauvreté des travailleurs estimé à 30 %, le manque d’accès à un travail décent pour la majorité devrait être considéré comme un élément central absent dans la réduction de la pauvreté. A la suite des débats plusieurs recommandations ont été formulées à savoir mettre l’accent sur le travail décent pour les jeunes, avec un impact social, économique et politique, compte tenu du facteur démographique et de l’emploi rural ; élaborer et améliorer les statistiques et les données sur les salaires ; renforcer le cadre politique des États membres en matière de migration de main-d’œuvre par le renforcement des capacités et l’élaboration d’accords bilatéraux ; évaluer l’impact des politiques/modèles de développement macroéconomique, économique et social et des systèmes de gouvernance sur la pauvreté, l’emploi, le revenu, les inégalités et la vulnérabilité des personnes et des travailleurs dans tous les secteurs ; l’évaluation devrait également porter sur l’impact de la corruption, notamment sur la redistribution équitable de la richesse ;élaborer des politiques et des stratégies visant à éliminer la pauvreté et l’inégalité chez les travailleurs, notamment par des mesures sur le salaire minimum vital comme mesure de garantie de revenu, et intégrer l’emploi dans tous les secteurs ; revoir le modèle de dialogue social en Afrique en vue d’en faire un mécanisme instrumental et efficace pour la richesse, la compétitivité et la productivité, visant à une répartition équitable des gains de productivité, et promouvoir la coopération et les échanges avec d’autres pays comme la Suède ; investir dans les infrastructures nécessaires pour faciliter l’accès des travailleurs pauvres et vulnérables de l’agriculture aux marchés, aux actifs productifs, à l’énergie, à la santé, au développement des compétences, à la sécurité sociale et à la protection sociale, etc. En outre, la Commission de l’Union africaine a été encouragée à faciliter la coopération régionale en vue de partager les expériences et les meilleures pratiques en matière de formation et de renforcement des capacités pour les travailleurs.
Concernant les documents soumis à la validation des Ministres, il faut souligner que les Ministres ont d’une part formulé un certain nombre de résolutions et recommandations et d’autre part ont adopté certains de ces documents. Ces documents concernent les droits de l’homme, la protection sociale et à la sécurité sociale, les personnes handicapées, le projet de Programme social 2063 de l’UA, le Projet de rapport sur la mise en œuvre du Plan d’action continental pour la Décennie africaine des personnes handicapées, la discrimination à l’égard des personnes atteintes d’albinisme, les personnes âgées, l’éradication du travail des enfants, du travail forcé, de la traite des personnes et de l’esclavage moderne, la transformation de l’économie informelle, la libre circulation des personnes relatives à la migration de la main d’œuvre, le mariage d’enfants en Afrique, les statistiques sur les questions de travail d’emploi et de protection sociale etc.
D’autres résolutions importantes ont été prises au cours de cette troisième session du CTS-DSTE. Pour les activités du Groupe Africain, il est judicieux (concernant l’Afrique Centrale) de noter que le Cameroun passera Membre titulaire au Conseil d’administration du BIT, en 2020 et le Gabon passera membre adjoint ; le Cameroun sera Rapporteur de la Commission des Normes à la 108 session de la Conférence Internationale du Travail en juin 2019 ; Une session extraordinaire du CTS-DSTE sera organisée, en Côte-D’ivoire, en décembre 2019, avant la réunion africaine de l’OIT. Bon à savoir, c’est l’ESWANTINI(ex-royaume du Swaziland) qui accueillera la 4 ème session de du CTS-DSTE en 2021.
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