Le Ministre Urso au Congrès astronautique international : le Centre Spatial « Luigi Broglio » de Malindi sera au service du dévéloppement d’un partenariat entre les deux agences nationales spatiales
AGI- L’Italie vise l’espace et entend y parvenir en donnant une nouvelle vie à la base de lancement historique de Malindi, au Kenya. Le ministre des Entreprises et du Made in Italy Adolfo Urso l’a réitéré à la conférence de presse de présentation du Congrès astronautique international (IAC), événement sectoriel de pointe que Milan accueillera du 14 au 18 octobre dans son principal centre des congrès, l’Allianz Mi.Co.Center.
L’idée est « d’héberger une base africaine de lancement de micro satellites en orbite basse pour l’observation de la Terre », a expliqué Urso, ajoutant que Malindi pourrait également devenir une base « pour l’éducation et la formation des étudiants, techniciens, chercheurs, scientifiques et astronautes africains”.
Le gouvernement italien envisage également, a ajouté le ministre, de « construire au plus vite un partenariat solide » avec la nouvelle Agence spatiale africaine (ASA), basée en Égypte.
Le projet est sur la table depuis un moment. Le 1er octobre, Urso s’est rendu personnellement au Centre spatial “Luigi Broglio” à Malindi, sur la péninsule de Ngomeni. Il a été accompagné du président de l’Agence spatiale italienne (Asi), Teodoro Valente, du général Franco Federici, conseiller militaire du Premier ministre et secrétaire du Comité interministériel pour l’espace, du délégué à l’aérospatiale de la Confindustria, Giorgio Marsiaj et d’une délégation des principales entreprises italiennes du secteur aérospatial (Avio, Leonardo, Telespazio). Ici, il a réitéré l’intérêt italien pour la base de lancement, qui a une valeur particulière pour l’Italie : c’est de Malindi, en effet, qu’en 1964 le pays est devenu la troisième puissance mondiale – après les États-Unis et l’ex-URSS – à pénétrer l’espace en mettant en orbite le “Marco Polo 1”, le premier satellite entièrement construit par un pays européen.
L’intérêt italien pour la renaissance de la base de Malindi a été largement exprimé par le gouvernement également dans le cadre de la présidence du G7.
Urso a ainsi déclaré que l’espace est « au centre” de l’action politique italienne au sein du Groupe, un secteur qui vit aujourd’hui « la même révolution qui a touché la mer et ses ressources ». Si l’on veut parler de “colonisation de l’espace”, pour Urso l’Italie a jugé “opportun de renforcer le partenariat avec des acteurs étrangers et majoritairement africains”, comme l’ont démontré ses récentes missions en Afrique du Nord et dans la Corne de l’Afrique. Outre le Kenya, le ministre s’est rendu en Algérie et en Égypte, pays avec lesquels il a signé des mémorandums entre notre agence spatiale et celle européenne ; et en Libye, en Érythrée et en Tunisie, que Rome entend soutenir dans la création de leurs agences spatiales respectives. L’espoir sous-jacent, a-t-il expliqué en juillet à l’occasion de la conférence Italie-Afrique sur l’espace promue à Rome par le ministère des Affaires étrangères, est de faire de l’Agence spatiale italienne (ASI) « un pont » avec l’Agence spatiale européenne (ASE), en vue de parvenir à un accord de coopération dans les plus brefs délais avec l’Agence spatiale africaine.
Le Plan Mattei pour l’Afrique s’inscrit parfaitement dans cette dynamique. De la formation à la télémédecine, en passant par l’utilisation des données pour l’observation de la Terre, jusqu’à la prévention des phénomènes dus au changement climatique ou à la gestion de la sécurité, l’Italie entend jeter les bases au Kenya d’une liste d’ambitions dans laquelle intégrer les entreprises leaders du secteur. Une vision confirmée lors de la mission kényane par le président de l’ASI, Théodoro Valente, selon lequel “le système national réfléchit” aux développements de la base historique de Malindi, l’une des trois à partir desquelles l’Italie a effectué des lancements. Peu ou rien n’est révélé sur les investisseurs potentiels : on parle cependant de chiffres « importants » et de « différentes options ».