Au Meeting des Peuples de Rimini la leader du Pays le plus jeune d’Afrique, Robinah Nabbanja, souligne les points clés d’un dialogue « équitable et productif »
AGI – Les lignes de la nouvelle saison de la coopération italienne en Afrique et, notamment, en Ouganda, le plus jeune d’Afrique pour l’âge moyen de sa population, ont été au centre d’une rencontre organisée à Rimini par la Fondation AVSI (Association des Volontaires pour le Service International), en présence de la première ministre ougandaise, Robinah Nabbanja.
Modéré par Stefano Gatti, directeur général de la Coopération au Développement du ministère italien des Affaires étrangères et avec la participation extraordinaire de la première ministre de l’Ouganda, Robinah Nabbanja, le panel sur « Afrique, Italie, Europe: une nouvelle coopération pour le développement durable » a été l’un des « rendez-vous » les plus attendus de la journée d’ouverture de la 45ème édition du Meeting de Rimini pour l’Amitié entre les Peuples (du 20 au 25 août). Il a en fait représenté une opportunité fructueuse de débat sur les questions de coopération au vu du Plan Mattei pour l’Afrique lancé par le gouvernement italien et désormais pleinement opérationnel.
A Rimini, Nabbanja a évoqué les défis du chômage des jeunes et les initiatives de son gouvernement pour y remédier. Enfin, elle a appelé à une collaboration continue avec l’Italie, l’AVSI et le secteur privé pour promouvoir une croissance et des investissements durables en Ouganda.
La première ministre a souligné les aspirations que le gouvernement de Kampala affiche pour une population d’environ 46 millions d’habitants, dont 23 % est composée de jeunes âgés de 18 à 35 ans. À cela s’ajoutent 23 millions d’enfants âgés de zéro à 17 ans. « Nous avons créé des centres de formation, des parcs industriels, des pôles innovants pour promouvoir les compétences pratiques des jeunes », a expliqué Nabbanja tout en mettant en évidence que l’objectif de l’exécutif est de porter à 25 le nombre de parcs industriels présents dans le pays (aujourd’hui on en compte huit), créant ainsi 5 millions d’emplois directs qui seront destinés principalement aux jeunes.
« Chaque parc sera doté d’une section où pourront être créées des petites et moyennes entreprises (Pme) », a-t-elle poursuivi, en rappelant que depuis 2020 Kampala promeut un programme qui a permis de créer 7.500 Pme et de soutenir leurs activités.
Le débat a également permis de présenter le projet “Say Skilling in Agripreneurship for Increase Youth Employment” grâce à Stephen Tumukugize, un jeune agro-entrepreneur ougandais participant au « SAY Projet, une initiative grâce à laquelle 18 000 jeunes entre 18 et 30 ans ont été employés dans le secteur agricole et 6.500 étudiants entre 13 et 18 ans ont reçu des cours spécifiques sur l’agriculture, un secteur phare de l’économie ougandaise.
Le dialogue du Meeting de Rimini a été égalemrent marqué par une confrontation entre le directeur de la Coopération italienne, Stefano Gatti, et le représentant d’Avsi en Ouganda, John Makoha, ainsi qu’avec d’autres représentants du secteur privé et du gouvernement des Pays-Bas, donateur du SAY projet.
Pour sa part Gatti, a donc souligné que l’Italie entend fonder sur la qualité toute opération à réaliser dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire et, sur ce principe, il est nécessaire de réfléchir à la manière de développer son partenariat avec l’Ouganda. Le haut fonctionnaire a cité les réflexions de l’envoyé de l’Union africaine pour la sécurité alimentaire (et ancien Premier ministre du Niger), Ibrahim Mayaki : « Comme il l’a observé, la pauvreté commence et finit dans les systèmes alimentaires, donc le grand défi est de pouvoir les transformer », a dit Gatti, pour qui l’Italie et l’Ouganda ont quelques éléments en commun à considérer, à commencer par leur dimension. « L’Italie est un petit pays mais la demande de nourriture italienne dans le monde est trois fois supérieure à ce que nous produisons réellement », a-t-il observé. Il est donc essentiel, à son avis, de s’interroger ensemble sur les modalités du partenariat qu’on souhaite mettre en place entre les deux pays, citant parmi les produits utiles à la collaboration bilatérale le café, dont l’Ouganda est le deuxième producteur africain et l’Italie un transformateur.
Inclus parmi les neuf pays prioritaires du Plan Mattei, l’Ouganda accueille les activités de l’AVSI depuis 1984, déclinées en 29 projets qui sont en cours de réalisation dans 80 des 146 districts du pays.
La première ministre Nabbanja a exprimé à cet égard la « grande satisfaction » de son gouvernement pour ce travail qui a « un impact direct et positif sur de nombreuses personnes ». « Nous reconnaissons le rôle joué par l’Italie dans le développement socio-économique de l’Ouganda », a encore déclaré Nabbanja, rappelant qu’AVSI investit chaque année environ 20,7 millions d’euros dans son pays, traduisant ainsi le soutien que l’Italie apporte aux « efforts de développement menés par notre gouvernement ».