Un accord de coopération relatif à un méga-projet de gazoduc le long des côtes de l’Afrique de l’ouest a été signé, dimanche 10 juin 2018, à Rabat, à l’occasion d’une visite officielle de deux jours du président du Nigeria, Muhammadu Buhari, au Maroc. Cette signature confirme la poursuite d’un projet dont l’idée n’est pas nouvelle.
Le roi du Maroc et le président nigérian ont donné le coup d’envoi du projet lors d’une visite officielle de Mohamed VI à Abuja. C’était en décembre 2016 – il y a donc un an et demi – et l’étude de faisabilité a été lancée, il y a un an, en mai 2017.
Long de 5 660 km, ce gazoduc essentiellement offshore doit relier le Nigeria au Maroc et à l’Espagne. Ce sera la prolongation d’un premier tronçon qui existe déjà et qui fonctionne depuis 2010. Il relie les zones gazières du sud du Nigeria au Bénin, au Togo et au Ghana. Sa construction se fera en plusieurs phases, jusqu’en 2025.
Avant son terminus, dans le sud de l’Espagne, le gazoduc devrait être connecté à chacun de la dizaine de pays dont il longe le littoral, à savoir Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone, Guinée, Guinée-Bissau, Gambie, Sénégal, Mauritanie, (Sahara occidental) et Maroc. Mais avant cela, les pays concernés doivent être consultés. Le Souverain marocain aurait déjà eu l’accord des chefs de l’Etat de Côte d’Ivoire, de Guinée et du Sénégal.
Les promoteurs du projet doivent aussi « approcher les clients européens » et entamer des discussions avec des banques internationales de développement pour « tester leur disposition à » accompagner le Nigeria Sovereign Investment Authority, le fonds souverain nigérian qui va cofinancer le projet avec le marocain Ithmar Capital.
Avec RFI