Dans un contexte de tensions mondiales e d’investissements à la baisse, les leaders de 50 pays africains sont à Pékin pour un sommet qui devrait redéfinir le contour des relations entre le continent stratégique du futur et le géant asiatique.
AGI – Le 9ème Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) commencera demain, mercredi 4 septembre, et réunira une cinquantaine de leaders africains, dont des chefs d’État et de gouvernement dans la capitale chinoise Pékin. Le Forum est le principal mécanisme de coordination multilatérale entre les pays africains et la Chine, ainsi qu’une plateforme de coopération dans le cadre de l’initiative de la nouvelle route de la soie (Belt and Road Initiative, Bri).
Bien que les investissements directs de la Chine aient atteint 40 milliards de dollars en 2023, ce qui en fait une source majeure d’investissements étrangers en Afrique, la question de la dette du continent et son excédent commercial avec Pékin continuent de poser des défis importants à la coopération.
Les institutions financières chinoises ont accordé plus de 170 milliards de dollars de crédits, de prêts et de subventions aux pays africains entre 2000 et 2022, principalement pour financer des projets d’infrastructure liés à la nouvelle route de la soie.
Selon les données du Fonds monétaire international (FMI), la Chine est devenue le premier partenaire commercial bilatéral de l’Afrique subsaharienne au cours des 20 dernières années. Environ 20 % des exportations de la région sont désormais destinées à la Chine et environ 16 % des importations de l’Afrique proviennent de la Chine, pour un volume commercial total de 282 milliards de dollars en 2023.
Les produits de base (métaux, produits minéraux et combustibles) représentent environ trois cinquièmes des exportations africaines vers la Chine, tandis que l’Afrique importe généralement des produits fabriqués en Chine, en particulier dans les secteurs de l’électronique et de la machinerie.
Toutefois, les investissements et les prêts de la Chine en Afrique ont diminué ces dernières années. Cette évolution est motivée par différents facteurs, dont le ralentissement de la croissance économique de la Chine. En conséquence, le total des nouveaux engagements de prêts en 2022 n’était que de 995,5 millions de dollars, contre 28,5 milliards de dollars enregistrés en 2016.
Lors du dernier sommet du Focac, qui s’est tenu en novembre 2021, la Chine a annoncé un engagement financier de 40 milliards de dollars pour l’Afrique, qui représente une baisse significative par rapport aux 60 milliards de dollars promis en 2018. Environ la moitié de cette diminution s’explique par une baisse des prêts pour les infrastructures, qui laisse apercevoir des opportunités pour d’autres acteurs, dont les Etats-Unis, l’UE et ses États membres , désireux d’établir de nouveaux partenariats avec le continent africain. C’est le cas, par exemple, de l’Italie qui, avec le Plan Mattei lancé en janvier dernier, vise à établir une coopération égalitaire et non prédatrice avec l’Afrique.