Dans un entretien exclusif accordé à Afriquepremiere.net mercredi 15 janvier 2020 à Yaoundé, le Coordonnateur national de l’Observatoire du Développement Sociétal (ODS) a dressé le bilan des activités menées en 2019 et a dévoilé les grands chantiers de l’année 2020. Au premier rang, l’intensification de la lutte contre la corruption. La Conac épinglée.
Calme, posé, il parle avec assurance et maîtrise avec aisance son sujet. On comprend très vite que le Coordonnateur national de l’observatoire du Développement Sociétal (ODS) est dans son élément. Surtout quand il parle de l’amélioration des conditions de vie des camerounais. Ses compatriotes. Lilian Koulou Engoulou qui nous reçoit au siège de l’ODS situé en plein cœur de la capitale, Yaoundé, nous rappelle d’abord les objectifs de l’ODS à savoir, promouvoir la réduction du phénomène de la corruption et l’essor de toute activité concourant au bien-être et à l’épanouissement des Camerounais. En 2019, rappelle Lilian Koulou Engoulou, l’Observatoire a mené d’importantes activités saluées par les populations. « Nous avons fustigé certaines ONG internationales comme Human Rights, Amnesty International, Transparency International qui avaient un plan machiavélique pour déstabiliser notre pays » lance le Coordonnateur de l’ODS qui ajoute que l’Observatoire a ainsi «joué son rôle qui était de repousser l’ennemi». L’ambassadeur des États-Unis avait été dans le même registre, rappelé à l’ordre au cours d’une conférence de presse à Yaoundé, tout comme le Secrétaire d’État adjoint américain aux affaires africaines Tibor Peter Nagy «qui avait une mission bien ficelée, à savoir détruire le Cameroun. Selon lui, après le Soudan c’est le Cameroun. Je tiens à rappeler que le Cameroun n’est pas une Sous-préfecture américaine. Le Cameroun est un État souverain. Donc nous parlons d’égal à égal avec les États-Unis» déclare le jeune leader de la société civile camerounaise. Outre ces actions fortes, l’ODS a également porté plainte au Tribunal Militaire contre le candidat à l’élection présidentielle de 2018,Maurice Kamto pour «Incitation à l’insurrection». Il explique que le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) demandait au peuple de descendre dans la rue, «sachant pourtant qu’il n’avait jamais gagné les élections» précise Lilian Koulou Engoulou.Pour lui, «Ce sont des individus jaloux de leur propre pays» car « être opposant ne veut pas dire que vous devez embrigader des naïfs avec vous et les dérouter» dit-il. A la question de savoir pourquoi cette plainte contre Maurice Kamto n’a pas prospéré, le coordonnateur de l’ODS répond rapidement : «C’est à cause de la grâce présidentielle…Le Chef de l’Etat, Paul Biya, a agit comme un père pour corriger son enfant. Et à partir du moment où le Chef de l’État prend une telle décision, l’Observatoire est tenu d’aller dans le même sens et soutenir le Chef de l’État » explique Lilian Koulou Engoulou.
Mettre l’accent sur la lutte contre la corruption en 2020
Pour le coordonnateur de l’ODS, l’accent sera beaucoup plus mis sur la lutte contre la corruption en 2020 au Cameroun. «Le Chef de l’État prône la lutte contre la corruption et l’ODS invite les membres de la Conac, (Commission Nationale Anti Corruption) à plus de vigilance sur les rapports. «Nous sommes très touchés par certains rapports de la Conac qui sont biaisés et qui ressemblent à des règlements de comptes» déplore Lilian Koulou Engoulou qui précise qu’il y aura beaucoup plus de transparence, de sensibilisation des Camerounais en cette année 2020. «Si nous ne luttons pas contre la corruption, nous ne sommes pas entrain de contribuer pour le développement de notre pays parce que cette corruption nous ramène 20 ans en arrière» affirme le Coordonnateur de l’Observatoire qui invite la Conac à mieux faire son travail car la corruption gagne du terrain dans l’administration camerounaise. « Il faudra donc multiplier les séminaires de sensibilisation des Camerounais sur la lutte contre la corruption et organiser ces séminaires dans les 10 régions du pays » propose t-il. Et pour mener de manière efficace et efficiente une telle initiative, l’Observatoire aura besoin du soutien du gouvernement. Afin de contribuer à «l’émergence d’un Cameroun sans corruption en 2035» conclut le coordonnateur de l’ODS.
Ericien Pascal Nguiamba