Dans cet ouvrage paru chez Afredit à Yaoundé, son auteure, la camerounaise Martine Ahanda Tana, parle essentiellement des droits de l’homme , du pétrole comme facteur de paix et développement, comme facteur d’amélioration des conditions de vie des populations mais aussi comme facteur de meilleures prises en compte des droits de l’homme que ce soit les droits civiles et politiques , ou les droits économiques et socioculturels. L’auteure y étudie tous les aspects en se basant, exemples à l’appui, sur les réalisations de Mouammar Kadhafi. Martine Ahanda Tana présente les défis que les pays africains devront relever pour que le pétrole ne soit plus considéré comme un facteur de guerre mais plutôt comme un moyen de paix. D’om sa proposition d’une gestion démocratique des revenus pétroliers. En savoir plus.
« PétroCratie, le Défi de l’Afrique Hommage à Mouammar Kadhafi », ce livre de Martine Ahanda Tana et dont la préface porte la signature de Paul Guy Hyomeni expert en droit de l’homme et Etat de droit, parait dans un contexte particulier, marqué par le décès du guide libyen Mouammar Kadhafi. « Le guide libyen décède en 2011, et je suis un peu dérangée et attristée parce que c’était quelqu’un de très fort, très charismatique, et très courageux qui avait beaucoup de volonté. Alors je me demande maintenant qu’il est mort et que chacun se fait une idée de ses actions en Libye ou hors de la Libye, qu’est ce que moi en tant que spécialiste des droits de l’homme je peux dire au sujet du passage de Mouammar Kadhafi en Libye. Je fais donc le rapprochement entre le pétrole et les droits de l’homme. Le pétrole et la démocratie. C’est ce qui justifie le contexte de mon texte « PétroCratie » explique-t-elle.
Dans cet ouvrage, elle veut éviter les discours qui présentent ce panafricaniste comme une mauvaise personne et s’est concentrée à étudier les transformations qu’il a opérées en Libye grâce à la bonne gestion du pétrole. « Je soulève de nombreuses problématiques : Pourquoi est-ce que le pétrole est considéré ou alors pourquoi est ce que les pays qui sont producteurs de pétrole sont généralement les pays pauvres ? Pourquoi est-ce que les pays qui ont le pétrole en partage ne s’entendent pas très souvent ? Pourquoi est-ce qu’on a des conflits, des guerres autour du pétrole des matières premières des richesses du sous-sol ? Comment est-ce qu’on peut utiliser le pétrole pour améliorer les conditions de vie des citoyens tout en tenant compte du respect des droits de l’homme ? ».
Ces problématiques vont donc amener l’auteure à présenter les défis que les pays africains devront relever pour que le pétrole ne soit plus considéré comme un facteur de guerre mais plutôt comme un moyen de paix. Et en premier lieu, elle propose « une gestion démocratique des revenus pétroliers dans le respect des valeurs de l’éthique, de la morale, de la rigueur ». Et « en second lieu je propose un contrôle permanent des multinationales et des entreprises qui viennent s‘occuper de l’exploitation des ressources pétrolières en Afrique puisque généralement en Afrique on dit que nous n’avons pas de machines, nous n’avons suffisamment pas de moyens du coup nous demandons toujours l’aide à l’occident , alors il faut essayer de faire un contrôle sur ces multinationales la pour veiller à ce qu’en exploitant nos ressources naturelles , qu’elles ne violent pas les droits des populations , elles ne violent pas le droit à un environnement sain ». Elle a pris le cas du Ghana où les populations se plaignent de l’extraction du pétrole qui polluait l’eau de mer et tuait les poissons. Ce qui créait également les problèmes dans l’agriculture. Ainsi le bas peuple, ceux qui vivent de la pêche de l’agriculture ont des difficultés à nourrir leur famille. « En troisième lieu je propose la bonne entente, la bonne collaboration bilatérale et ou multilatérale entre les Etats qui ont en commun des puits de pétrole » dit-elle et à titre illustratif elle cite l’exemple très positif du Tchad et du Cameroun qui partagent depuis plusieurs années le pipeline. « J’explique que les chefs d’Etat camerounais et tchadien ont toujours su gérer exploitation de ce pétrole de manière pacifique. Dans certains pays du continent ce n’est pas la même chose. J’explique également que pour réaliser ce que j’appelle « PétroCratie », il faut une justice capable de réprimer les violations, les excès des personnes qui sont chargées d’exploiter le pétrole de gérer les ressources du pétrole car il ya des détournements des revenus extraits de l’exploitation du pétrole , il faut que la justice sanctionne les contrevenants , et aussi que la justice sanctionne les multinationales qui durant l’exploitation du pétrole violent le droit à un environnement sain, violent le droit des populations. La justice doit aussi s’attarder sur la question des enfants que l’on trouve dans les mines dans les carrières entrain d’extraire le diamant tout ça ce n’est pas intéressant, ça pose un problème avec le droit des enfants. Même si on est dans un contexte de sous-développement les enfants n’ont rien à faire dans les puits des pétroles, dans les mines les carrières, il faudrait que la justice joue son rôle à ce niveau » dit-elle.
A propos de l’Auteure
Martine Ahanda Tana, d’origine camerounaise est Docteure en droit public de l’université de Bangui en République Centrafricaine, option Droit International des droits de l’homme. Magistrate, experte en droit de l’homme, Diplômée de la Chaire UNESCO des droits de la personne et de la démocratie de l’université d’Abomey-Calavi de Cotonou au Benin, elle accompagne plusieurs organisations de la Société Civile ayant en charge les droits des femmes et des enfants.
Elle est également chercheure au département de politique internationale de l’Institut des Relations Internationale du Cameroun (IRIC) et du Centre africain d’études internationales, diplomatiques et stratégiques(CEIDES).
Martine Ahanda Tana est aussi auteure du livre « L’encadrement juridique des constructions infrastructurelles et la sécurité des personnes ». Elle a écrit cet ouvrage sous la direction de Kizito Ngoa, président de l’ordre national des ingénieurs de génie civil du Cameroun. Le Pr Chrispin Pettang, professeur titulaire des universités, ingénieur polytechnicien, architecte, a signé la préface de cet autre ouvrage de cette auteure camerounaise engagée.
Ericien Pascal Nguiamba Bibiang