Dans une déclaration musclée dont Afriquepremiere a obtenu copie, l’Ordre des Professions Medico-Sanitaires(OPMS) étale les défaillances systémiques dans le domaine de la formation des professionnels médico-sanitaires au Cameroun. Déterminé à jouer son rôle dans la protection du public et la promotion de soins de santé de qualité, l’OPMS exige l’arrêt immédiat et sans délai de la formation des BTS/HND/DSEP/HPD en santé au Cameroun. Car ces diplômes ne répondent pas aux normes de formation requises pour assurer aux lauréats la compétence nécessaire pour garantir la sécurité des patients. En savoir davantage.
Face à la presse nationale et internationale le 7 août 2024 à son siège sis au quartier Nkolbisson à Yaoundé, le président sortant de l’Ordre des Professions Medico-Sanitaires Dr Fobasso Dzeuta Melkior , le président entrant de l’Ordre Moussa Hamadou Satou et leurs proches collaborateurs disent constater « avec inquiétude la création anarchique d’écoles de formation en marge du décret de 1980. Cette prolifération non réglementée a inévitablement conduit à une disparité des programmes de formation, tant au niveau de la formation initiale que continue. Il n’existe actuellement aucun standard uniforme en ce qui concerne les curricula, ce qui entraîne des disparités dans les compétences acquises par les étudiants au terme de leur formation à travers le pays » a déclaré le président sortant de l’OPMS.
Dans cette déclaration lue par le président sortant, on note que « la question des formateurs et de leurs qualifications reste préoccupante. Il n’y a aucun profil type ni critères de recrutement équitables pour les formateurs, ce qui remet en question la qualité de l’enseignement dispensé. Un autre problème majeur est l’introduction de formations de courte durée donnant naissance aux diplômes BTS/HND/DSEP/HPD en santé. Ces formations accélérées ne peuvent garantir l’acquisition des connaissances et compétences nécessaires pour exercer dans le domaine de la santé de manière compétente et éthique. La durée de ces programmes est tout simplement insuffisante pour former des professionnels qualifiés et responsables. De plus, l’absence d’un concours national d’entrée ou d’un examen de certification final pour les formations sous tutelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur et d’autres ministères outre le Ministère de la Santé Publique est très inquiétante. Sans un processus de sélection rigoureux et standardisé, il est impossible de s’assurer que seuls les candidats les plus qualifiés sont admis dans ces programmes de formations des médicosanitaires sensibles ».
Pour l’Ordre, « Ces lacunes remettent en question la qualité et la crédibilité des diplômes décernés. Par ailleurs, la problématique de la qualité des stages mérite une attention particulière. Les effectifs, la durée, les périodes, les lieux et l’encadrement des stagiaires sont souvent inadéquats. Ces derniers ne bénéficient pas d’une supervision et d’une formation pratique adéquate, ce qui peut nuire à leur développement professionnel et à leur capacité à fournir des soins de qualité. Dans ce contexte, nous souhaitons rappeler les lois et réglementations en vigueur qui régissent l’exercice des professions médico-sanitaires au Cameroun. La loi n°84-009 du 5 décembre 1984 réglementant l’exercice des professions d’Infirmier, de Sage-Femme et de Technicien Médico-Sanitaire définit clairement les qualifications requises. Selon cette loi, nul ne peut exercer ces professions sans être de nationalité camerounaise, titulaire du diplôme d’État reconnu, inscrit au tableau de l’Ordre et agréé par les autorités 3 compétentes. De plus, la loi n° 84-010 du même jour fixe l’organisation de l’OPMS, qui a pour mission de veiller au respect de ces normes et de réglementer l’exercice de ces professions ».
Il faut noter que l’OPMS, en tant qu’Organisation, a un rôle crucial à jouer pour assurer la protection du public. Sa mission principale est de garantir que seuls les professionnels qualifiés et reconnus par l’État exercent dans le domaine de la santé. L’organisation veille à ce que les membres de ses professions adhèrent aux normes éthiques les plus élevées et fournissent des soins de qualité à la population.
Ainsi, en termes de revendication, l’OPMS exige aussi la poursuite des concertations entre le Ministère de l’Enseignement Supérieur, le Ministère de la Santé publique, l’OPMS et les autres entités concernées. « Nous encourageons un dialogue constructif et inclusif pour trouver des solutions durables à ces problèmes complexes ; l’encouragement des personnes souhaitant faire carrière dans les filières des personnels médico-sanitaires à postuler au concours organisé par le Ministère de la Santé publique en attendant les résolutions de la plateforme interministérielle. Ce concours garantit une sélection rigoureuse et équitable des candidats les plus qualifiés ; L’invitation des détenteurs des diplômes BTS/HND/DSEP/HPD en santé à se référer aux résolutions de la plateforme MINESUP-MINSANTE-OPMS » a déclaré le président sortant de l’OPMS ….
Selon lui, ces résolutions visent à trouver des solutions adaptées pour les détenteurs de ces diplômes, tout en garantissant le respect des normes de qualification requises. L’Ordre souligne que ces recommandations sont dans l’intérêt supérieur de la protection de la santé du public et de la qualité des soins au Cameroun.
L’OPMS est donc engagé à travailler de concert avec les autorités compétentes pour améliorer les standards de formation et garantir que seuls les professionnels qualifiés exercent dans le domaine de la santé. Il est donc question de réglementer strictement l’exercice des professions de santé au Cameroun car la santé et le bien-être des populations dépendent de la compétence et de l’éthique des professionnels qui les soignent.
Mua Mbvumbo