Ces grandes décisions ont été dévoilées aux envoyés spéciaux et reporters membres du Conseil Africain des Médias vendredi 2 avril 2021 à N’Djamena au cours d’un point de presse donné par le Président de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel(HAMA) du Tchad, le célèbre journaliste Dieudonné DJONABAYE. C’était au siège de la HAMA sis en face de la Direction Générale de la Police Nationale. Le Patron de la HAMA a saisi cette occasion pour interpeller le Conseil Africain des Médias. Ce qu’il a déclaré avec force.
Par Ericien Pascal Nguiamba,
Envoyé spécial AMBITIONS, AFRIQUEPREMIERE.NET
« Pour les médias nous avons mis en place plusieurs décisions pour une campagne électorale apaisée dans les médias. Nous avons pris en tout quatre décisions contenues dans un recueil de textes » a déclaré le Président de la HAMA. La première décision porte sur le respect des principes d’égalité de pluralisme et d’équilibre de l’information par les médias publics et privés pendant la campagne électorale, pour la présidentielle du 11 avril 2021. Il est affecté à chaque candidat une unité de reportage par la radiotélévision publique. La deuxième décision porte sur le règlement du temps d’antenne et de l’espace rédactionnel dans les médias privés pendant la campagne électorale. La troisième décision porte sur la suspension des émissions interactives à caractère politique sur les médias de service public et privé pendant la campagne électorale mais les débats contradictoires sont autorisés « pourvu que les propos n’incitent pas à la haine pourvu qu’on ne tienne pas des propos injurieux là c’est la ligne rouge » précise Dieudonné DJONABAYE. La quatrième décision concerne l’ordre de passage à l’antenne des candidats. Trois minutes à la télé, 5 minutes à la radio, pour tous les candidats y compris le Président candidat. « Nous avons fait signer la charte des médias en période électorale pour une campagne apaisée tout en respectant la ligne éditoriale de chaque journal. Tous les 7 candidats ont accepté de signer (exclus les trois qui se sont retirés) ce que nous appelons Mémorandum d’Entente entre les candidats pour une campagne apaisée dans les médias. Tous les 7 candidats ont déjà signé » affirme le Président de la HAMA. Par ailleurs, le journaliste qui travaille ou qui soutient un quelconque candidat doit se retirer de l’antenne ou de la rédaction pour la presse écrite pendant toute la période de la campagne électorale. Afin d’éviter la confusion des genres ; Ces journalistes doivent donc se mette en congés de leur organes de presse pendant la période de la campagne électorale. Ce sont là des mesures prises au niveau des médias pour faciliter le travail.
Autre modalité pratique, le port des badges presse et gilets couleurs kaki confectionnés par la HAMA afin que les journalistes soient vite identifiés par les Services de sécurité qui ont déjà reçu ces spécimens qui prouvent que le journaliste a été accrédité par la HAMA, c’est-à-dire reconnu par l’Etat Tchadien. Le Président de la HAMA a invité les membres du Conseil Africain des Médias à travailler pour l’émergence du continent. « Qu’on arrête de nous présenter une Afrique des misérables, une Afrique où les gens ne mangent pas à leurs faim, une Afrique où on met en exergue une manifestation de deux ou trois personnes… le Tchad a besoin de visibilité et de lisibilité. Il faut faire connaitre le Tchad sur toutes ses facettes » a avancé le célèbre journaliste avant d’ajouter que « Les médias africains nous ouvrent sur le monde. Nous avons besoin de vous pour communiquer sur le Tchad que ce soit en bien ou en mauvais mais que ça soit la réalité. Nous demandons au Conseil Africain des Médias avec beaucoup d’humilité de présenter le Tchad sous son portrait réel, à dire ce qu’est le Tchad, le Tchad réel. Ce n’est pas le Tchad de la Banque Mondiale, ce n’est pas le Tchad de ce qu’on appelle les bailleurs de fonds mais le Tchad tel que vous le voyez tous les jours comment les tchadiens se battent pour faire avancer leur pays, pour vivre. C’est ce que nous demandons au conseil Africain des Médias ».Il s’est réjoui de la présence des journalistes africains au Tchad son pays, qui a connu 50 années d’agression extérieure, que les médias occidentaux et certains médias africains qualifient de guerre civile.