Le ministre Tajani à New York espère que « le bon sens prévaudra » entre l’Ethiopie et la Somalie
AGI – A New York, où s’est ouverte hier la 79ème Assemblée générale des Nations Unies (UNGA), l’Italie appelle au “bon sens” dans la crise diplomatique entre l’Éthiopie et la Somalie. C’est le message lancé par le responsable de la diplomatie italienne, Antonio Tajani s’adressant à la presse en marge de la première journée de travaux de l’UNGA.
Le gouvernement italien espère que « le bon sens prévaudra » dans la crise qui oppose l’Ethiopie et la Somalie a remarqué le ministre Tajani, en évoquant la crise diplomatique entre les deux pays de la Corne de l’Afrique déclenchée par le controversé mémorandum d’accord maritime signé par Addis-Abeba avec l’État séparatiste du Somaliland. Une crise qui s’est encore aggravée après la récente livraison d’armes lourdes effectuée par l’Egypte à la Somalie, dans le cadre de l’accord de coopération militaire signé par les deux pays.
Concernant les nouvelles tensions éclatées entre les deux pays, Tajani souligne que l’Italie « travaille toujours pour éviter une escalade : il y a actuellement de grandes tensions dans la région, et j’espère que la situation ne s’aggrave pas”. L’Italie, a-t-il ajouté, a “toujours travaillé pour éviter les conflits dans la région, et nous continuerons à le faire”.
L’Égypte a livré lundi, au port de Mogadiscio, une deuxième cargaison d’armes au partner africain, en ligne avec l’objectif de renforcer la coopération militaire bilatérale. Plusieurs convois ont quitté les quais en direction d’un bâtiment du ministère de la Défense et de bases militaires voisines, tandis que pour permettre les opérations de déchargement, le port de la capitale somalienne a été fermé au trafic commercial.
Selon des sources proches du dossier, la cargaison comprenait des obusiers M1938 de 122 mm, des missiles antichar et des munitions lourdes, ce qui constitue la plus grande expédition d’armes en Somalie depuis la levée de l’embargo. La fourniture représente en effet la première manifestation concrète de la solidarité affichée par Le Caire envers son allié somalien dans le contexte de la crise diplomatique avec l’Éthiopie. Un soutien qui a été réitéré il y a quelques jours par le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty lors de la rencontre avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken : ce dernier s’est dit également déterminé à affirmer le soutien de son pays à “l’indépendance et l’intégrité territoriale” de la Somalie.
L’Egypte s’est politiquement rangée du côté de la Somalie dans le conflit qui l’oppose à l’Ethiopie après la signature d’un mémorandum d’accord maritime controversé avec la république autoproclamée du Somaliland, non reconnue par Mogadiscio. Aux termes de cet accord, qui implique également la compagnie aérienne nationale Ethiopian Airlines, Addis-Abeba obtiendrait l’accès à la mer Rouge via le port de Berbera, en échange de la reconnaissance de son indépendance vis-à-vis de la Somalie. Sur ce dernier aspect, les autorités éthiopiennes se sont montrées évasives, mais le document a suscité de nombreuses réactions au niveau régional.
La Somalie a reçu le soutien de la Turquie, de l’Égypte et de l’Érythrée, tandis que l’Éthiopie a renforcé ses relations avec le Puntland, un État régional somalien traditionnellement en conflit avec le gouvernement fédéral du président Hassan Sheikh Mohamud.