Christian Wiyghan Tumi, archevêque émérite de Douala depuis 2009 est mort le 3 avril 2021 à Douala. Né le 15 octobre 1930 à Kikaikelaki au Cameroun, il est successivement évêque de Yagoua, archevêque coadjuteur puis archevêque de Garoua, et archevêque émérite de Douala. Au Cameroun, sa mort est considérée comme un véritable deuil national. Il avait été enlevé le 5 novembre 2020 par un groupe de sécessionnistes avant d’être libéré le 6 nombre.
Christian Wiyghan Tumi est né le 15 octobre 1930 à Kikaikelaki (Kumbo) au Cameroun. Après avoir été ordonné prêtre le 17 avril 1966 pour le diocèse de Buéa, Christian Wiyghan Tumi poursuit sa formation en sciences de l’éducation au Nigeria puis à Londres (Grande-Bretagne), en théologie à l’Institut catholique de Lyon (France) où il obtient une licence et en philosophie à l’université de Fribourg (Suisse) où il obtient un doctorat. De retour au Cameroun, il est nommé recteur du grand séminaire régional de Bambui dans l’archidiocèse de Bamenda.
Nommé évêque de Yagoua au Cameroun le 6 décembre 1979, il est consacré le 6 janvier 1980 par le pape Jean-Paul II en personne. Le 19 novembre 1982, il devient archevêque coadjuteur de Garoua, diocèse dont il devient archevêque le 17 mars 1984. Enfin, il devient archevêque de Douala le 31 août 1991. Il préside la conférence épiscopale camerounaise entre 1985 et 1991. Il se retire de sa charge d’archevêque le 17 novembre 2009 à l’âge de 79 ans. Son coadjuteur, Mgr Samuel Kleda lui succède.
Il est nommé cardinal par le pape Jean-Paul II lors du consistoire du 28 juin 1988 avec le titre de cardinal-prêtre de Santi Martiri de l’Uganda a Poggio Ameno.
Au sein de la Curie romaine, il est membre de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, de la Congrégation pour l’éducation catholique, de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, du Conseil pontifical « Cor unum » pour la promotion humaine et chrétienne et du Conseil pontifical pour la famille.
Il se prononce en 2009 contre la décriminalisation de l’homosexualité et critique le gouvernement de l’époque pour avoir ratifié la Déclaration de Maputo de 2003 sur les droits humains en Afrique. Le 6 novembre 2020, Christian Tumi a été libéré. Il avait été enlevé le 5 novembre 2020 – en compagnie de onze autres personnes parmi lesquelles Fon Sehm Mbinglo II, le chef traditionnel des Nso – dans le Nord-Ouest par un groupe de sécessionnistes.
Le 9 septembre 2008, le cardinal Tumi reçoit le prix Cardinal von Galen, décerné par l’ONG Human Life International (en) « en reconnaissance de près d’un demi-siècle de pastorale de ce Prélat en faveur de la famille, des laisser pour compte, de l’avènement et du respect du jeu démocratique au Cameroun ».
Le 15 novembre 2011, il reçoit le Prix de l’intégrité 2011 décerné par Transparency International.
Berthe Alimame.