La République Démocratique du Congo, le Congo Brazzaville et le Cameroun sont les trois pays choisis pour la suite des séances de projection grand public de ce film documentaire. Son jeune réalisateur Claude Barizira Denyiragongo, originaire de Goma à l’Est de la RDC, nous en parle. Entretien exclusif.
Claude Barizira Denyiragongo bonjour de quoi parle le film documentaire « LES RELIQUATS DE KIVU » ?
« Les Reliquats de Kivu » explore en profondeur l’histoire des communautés du Kivu, en mettant un accent particulier sur la cohabitation de ces communautés à Goma, la ville natale du réalisateur Claude Barizira Denyiragongo. Le film aborde également les aspects politiques de la région, depuis les années 2006 jusqu’à nos jours. Il présente (une de ses dimensions à raconter les quotidiens sous une forme artistiques) des témoignages, des scènes de la vie quotidienne, des danses traditionnelles, ainsi que des analyses historiques et politiques.
Quels sont les objectifs visés par ce film documentaire ?
Promouvoir la culture de la paix et le vivre ensemble, sensibiliser à la diversité culturelle et sociale du Kivu, et lutter contre le tribalisme et les conflits qui ont marqué la région. En présentant des images et des témoignages authentiques, le film aspire à encourager la réflexion, le dialogue et l’action en faveur de la cohésion sociale et de la résolution pacifique des conflits.
Ayant l’envie et le désir inébranlable de mettre aussi la province du Nord-Kivu sur la carte, à la portée de tout le monde pour comprendre ses désirs, les vœux de ses enfants tant envahis par une guerre, datant plus de 20 ans actuellement. Vivant dans une province où l’accès à l’information est toujours très limité dans ses périphéries à part la ville de Goma, son Chef-lieu. Faire des projections aléatoires, peut-être aussi une manière d’informer et de former cette communauté actrice active et témoins de ces drames (population déplacés des guerres, violences faites aux femmes, enfants dans les groupes armés, déplacement suite aux catastrophes naturelles, le volcan Nyiragongo,…) une couche majeure de la population du Kivu, ayant encore un accès très limité à la nouvelle technologie.
Quelles sont vos ambitions?
Nous aspirons à plusieurs objectifs avec ce documentaire. Nous souhaitons contribuer au développement en offrant un accès à l’information et à la culture. Il vise également à intervenir dans la restauration de la paix au Kivu en soutenant les actions de la jeunesse et en promouvant le vivre ensemble. De plus, nous cherchons à apporter le cinéma documentaire aux zones reculées, offrant ainsi des séances en plein air pour que même ceux qui vivent sans eau ni électricité puissent avoir accès à ce type de contenu. Au-delàs, faire attendre l’histoire de Kivu, en Afrique, que le monde tout entier comprend ce qui se passe dans cette zone à l’Est de la RD Congo qui ne pas si différent de la Gaza.
Quels sont les projets futurs associés au film documentaire ?
Le futur projet associé à ce film est toujours en cours d’écriture et reste encore à la recherche de producteurs. Il s’agit d’un long métrage ambitieux qui explorera en profondeur la généalogie et l’histoire du Kivu. Son titre prévu est « Le Kivu, la Bande de Gaza en Afrique ». Ce projet sera abordé sous un angle très spécifique et comportera de nombreux détails historiques dans le temps et dans l’espace, couvrant la période allant des années 1994 à nos jours, afin de mieux comprendre cette guerre au Kivu. Je consulterai les principales figures politico-administratives de la région pour garantir l’exactitude et la pertinence des informations. L’objectif est de sensibiliser la population congolaise à la réalité de ce qui se passe réellement au Congo, en mettant particulièrement en lumière la province du Nord-Kivu. Par ailleurs, en tant qu’écrivain passionné et reporter indépendant, j’envisage également d’écrire un livre relatant mes propres observations en tant que témoin des difficultés rencontrées au quotidien.
Où ont eu lieu les tournages ?
Les tournages ont eu lieu principalement à Goma, mais aussi dans d’autres régions du Kivu en République démocratique du Congo. D’où, la danse traditionnelle jouait dans ce documentaire, représente toute les tributs de ladite région, mais aussi les rapprochements dans la suppression des barrières tribales qui souvent nous divisent, rapprocher les gens pour créer une société sans limite.
Certes, le documentaire s’est tourner seulement à Goma, une partie du territoire de Masisi à Sake, et une autre dans le territoire de Nyiragongo à Munigi, étant deux villages de ces territoires qui se rapprochent de la ville de Goma. Nous devrons justement foncer dans tous ses territoires, bien que faute de l’insécurité et l’occupation des plusieurs contrées minières par des milices, nous nous sommes limités tout d’abord par là.
Quelle a été la durée de réalisation de ce documentaire ?
Le temps de réalisation du documentaire, pour réaliser ce documentaire. Nous l’avons fait pour une durée d’une année doit à partir de Janvier 2021 à Novembre 2022, et autres informations, dans la rédaction de sa voix of (narrateur), nous nous sommes référées des articles et informations télévisées sur les quotidiens de Kivu.
Quelles sont les dates des projections pour 2024 ?
Nous avons eu une projection le 20 Avril 2024. C’était une projection en plein air et ambulante au Centre Culturel BRIC FONDATION à Goma. Femmes, hommes, artistes et enfants se sont rassemblés pour assister à une projection ambulante. Pendant la projection, chaque spectateur s’est retrouvé plongé dans l’histoire du film, qui aborde les réalités quotidiennes de la province du Nord-Kivu. Cet événement a offert aux spectateurs un moment d’introspection et d’une quête visant des nouvelles stratégies en quête de la paix dans l’est de la RDC.
En Mai 2024, il y aura une projection spéciale dans les camps pour déplacés de guerre dans le territoire de Nyiragongo
En Août : Une projection est prévue au Congo Brazzaville dans le cadre du festival Semaine du Cinéma.
En septembre 2024, une projection et exposition photo LES RELIQUATS DE KIVU sont prévues à l’institut Français du Cameroun. Bref, nous faisons des projections depuis 2023, souvent accompagnés par certains bénévoles, des jeunes qui trouvent l’idée louable et acceptent de l’accompagner sans condition et quelques structures locales de la place.
Entretien avec Ericien Pascal