Au cours d’un échange avec la presse nationale et internationale autour de la problématique de la dette publique au Cameroun, le 14 juin 2024 à Yaoundé, le Directeur Général de la Caisse Autonome d’Amortissement (organisme de veille et de coordination des politiques publiques en matière de dette), a tenu à fournir aux professionnels des médias, des informations crédibles et de qualité sur la gestion de la dette publique. Pour cet exercice de clarification et de partage d’informations, Adolphe Noah Ndongo, avait à ses côtés, une équipe d’experts de la CAA, tous dotés d’une connaissance approfondie de la dette publique et des activités de cet établissement public créé par décret N° 85/1176 du 28 août 1985.
Outre le souci de renforcement du lien de confiance qui existe entre les médias et la CAA, notamment les médias à caractère économique, « la CAA sera toujours à vos côtés, pour mettre à votre disposition et au moment opportun, le bon matériau, la bonne information, qui vous permettra, je le souhaite, d’affiner vos analyses, qui du reste sont souvent pertinentes. Cette démarche permettra aussi, je crois, de mieux éclairer l’opinion publique sur ces délicates et sensibles questions de l’endettement public » a déclaré le Directeur Général de la Caisse Autonome d’Amortissement.
Dans son exposé, Adolphe Noah Ndongo a donné des clés de compréhension aux journalistes. En effet, a-t-il indiqué, « Dans les pays à faible revenu, la dette est souvent perçue comme une source essentielle de financement du déficit budgétaire. Les États y recourent également pour stimuler les investissements et encourager une croissance durable. Ainsi, les premiers emprunts du Cameroun remontent à la période coloniale, effectués auprès de la France (AFD) pour financer des projets énergétiques en 1952 et 1953. Après son indépendance, le Cameroun a poursuivi ses emprunts en 1963 auprès de la Banque Mondiale pour la construction de l’axe ferroviaire Yaoundé-Goyoum. Jusqu’en 1985, l’endettement du Cameroun était modéré. Pour le développement de son économie et la construction des infrastructures de base telles que les routes, ports, aéroports, hôpitaux, écoles, et bâtiments publics, le Cameroun indépendant a continué à recourir à l’endettement auprès de partenaires multilatéraux et bilatéraux. En 1986, une crise économique a frappé le pays. En 1988, l’entrée dans les programmes d’ajustement structurel a vu le stock de la dette publique exploser, atteignant 93% du PIB en 1992/93. La dévaluation de 100% du FCFA en 1994 a doublé la dette publique extérieure, et a fait passer la dette publique de 93% à 145% du PIB. En 1996, la dette a atteint un pic de6 035 milliards de FCFA (126% du PIB). Entre 1997 et 2000, sous le Programme Économique et Financier triennal, le Cameroun a bénéficié de l’Initiative PPTE Renforcée, atteignant le point de décision en octobre 2000 et le point d’achèvement en avril 2006. Grâce aux techniques d’allègement telles que le rééchelonnement, l’annulation et le refinancement par don, la dette publique a atteint son plus bas niveau post-allègement en 2008, se situant à 1 379 milliards de FCFA (13% du PIB) ».
Le DG de la CAA expliquera que depuis l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés), le Cameroun a lancé un vaste programme de développement, structuré autour de la vision « Le Cameroun émergent, démocratique et uni dans sa diversité à l’horizon 2035 ». Ainsi pour atteindre les objectifs fixés, décrits dans divers documents de référence tels que le DSCE (Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi) et la SND30 (Stratégie Nationale de Développement-Cameroun 2030), le pays a mis en place une ingénierie économique et financière. Ce qui lui a permis de mobiliser des ressources financières exceptionnelles sur les marchés des capitaux, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Ainsi, l’endettement du Cameroun est passé de 1 379 milliards de FCFA en 2008 à 12 714 milliards de FCFA à la fin de mars 2024.
Le DG de la CAA reconnait aujourd’hui que « les préoccupations collectives concernant un endettement excessif persistent, malgré les annonces fréquentes de nouveaux emprunts et la réalisation sans précédent de projets d’envergure à travers le Cameroun » et que « Les Camerounais s’interrogent aujourd’hui sur la soutenabilité de la dette publique et la capacité de notre pays à conserver sa souveraineté face aux appétits de certains créanciers bilatéraux et multilatéraux. ».
Jean Louis BALEPA, Chef de Division des Négociations des Financements et de la Gestion des Risques, Monsieur « Négociations » de la CAA depuis près de vingt ans ; Guillaume SIEWE, Chef de Division des Études et Analyses de la Dette Publique, une valeur sûre pour la gestion de la dette publique au Cameroun ; Arthur ABONDO EKOUMOU, Directeur des Opérations de la Dette et des Financements ; René Bazin OMGBA ATANGANA, Directeur de la Dématérialisation et de la Gestion des Actifs Financiers ;Rachel NGAH, Chef de Cellule de la Communication et des Relations Publiques, ont , aux côtés de leur patron, et du DG Adjoint, permis aux journalistes de mieux comprendre les mécanismes de gestion de la dette du pays à travers leurs riches explications mais également à travers une documentation de qualité fournie à la presse par la cellule de communication et des relations publiques.
Ericien Pascal