Dans le cadre d’une Méditerranée élargie, la ministre Bernini prône une collaboration universitaire systématique, des projets de recherche communs et plus d’échanges d’étudiants.
(AGI) – Échange de connaissances et d’étudiants avec les universités de la Méditerranée élargie, projets de recherche communs pour grandir ensemble, formation partagée et plus de bourses. Tels sont certains des objectifs énoncés par la ministre des Universités et de la Recherche italienne, Anna Maria Bernini.
Elle s’est exprimée ce matin devant la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat à propos de la place centrale de la Méditerranée dans les priorités politiques, économiques, sociales et de sécurité de l’Italie, dans le cadre de son adhésion à l’Union européenne et à l’Otan.
La ministre a exposé également la ligne que l’Italie entend suivre dans ses relations avec la Méditerranée élargie, et en particulier avec le continent africain, grâce également au Plan Mattei. Ce sera « le siècle de l’Afrique, parce qu’en Afrique nous jouerons une partie de notre avenir, non seulement sur le plan diplomatique, mais aussi sur le plan économique, infrastructurel, social, financier et démographie », a souligné Bernini.
En ce qui concerne les détails de sujets tels que les universités et la recherche, la ministre a tenu à souligner l’importance de consolider des relations avec la Méditerranée élargie, et avec l’Afrique du Nord en particulier : « Il existe des réalités, des accords de programme, des accords de collaboration, des mémorandums conclus par des universités publiques ou par des fédérations d’universités publiques qui ont créé des contextes de travail communs, des échanges d’étudiants”.
C’est aussi grâce aux nombreuses bourses accordées dans les pays méditerranéens, dont la plupart se trouvent en dehors de l’UE.
Certes, a remarqué la ministre, l’échange d’étudiants avec des universités du continent africain « existe déjà, mais pas de manière systématique ». A tel point que l’un des objectifs du Plan Mattei est précisément de stimuler « un échange de classes dirigeantes qui, en se formant ensemble, sont capables de parler la même langue » sur le plan économique et social. Tel est, et pas seulement dans le secteur de l’université et de la recherche, « le vrai sens du plan Mattei : créer des fonctionnaires, une classe dirigeante, non pas en volant le capital humain d’un pays à l’autre, mais en se formant ensemble ». Aujourd’hui, grâce au Plan Mattei, il s’agit de « relier les points communs, qui sont nombreux et qui reposent sur l’utilisation commune d’infrastructures déjà existantes ou de les créer ensemble ».
A propos de la situation de l’Italie, où « 40 % des étudiants fréquentent gratuitement les universités », la ministre a insisté sur la nécessité de maintenir « un niveau élevé de l’instruction offerte, de faire revenir ‘nos cerveaux’ et ceux d’autres pays, et si possible de ne plus les faire fuir à l’étranger ». Pour cela, il faut leur donner « une raison et la raison de revenir, c’est l’infrastructure de recherche ». Les chercheurs, a-t-elle conclu en ayant recours à une métaphore, sont comme des hirondelles « qui suivent des projets de recherche » et, par conséquent, « il ne suffit pas de leur accorder des allègements fiscaux et de les enfermer dans une petite pièce avec un ordinateur ». Au contraire, ils ont besoin « d’une interface avec la communauté internationale, raison pour laquelle nous nous concentrons autant sur les infrastructures de recherche ».